Urgence santé en danger

Madame, Monsieur,
Je vous adresse cette lettre avec beaucoup de courage et d’espoir. Ma situation est grave et ancienne, et j’ai besoin aujourd’hui d’être entendue et soutenue.
Je suis arrivée en France alors que j’étais bébé, et j’ai toujours vécu ici. J’ai été abandonnée très tôt, confiée à ma grand-mère, sans repère, sans soutien, sans aucun accompagnement social ou familial. J’ai grandi et vécu dans l’oubli.
En 2000, j’ai obtenu une carte de séjour. Mais, livrée à moi-même et sans personne pour m’aider, je n’ai pas pu la renouveler. Depuis, je vis sans papiers, sans sécurité sociale, et sans reconnaissance de mes droits les plus fondamentaux.
Pourtant, si ma situation avait été régularisée, j’aurais eu droit à l’aide sociale depuis longtemps : le RSA, la couverture santé, l’accompagnement social, etc. Tout cela m’a été refusé non pas à cause de mes choix, mais parce que je n’ai jamais été guidée, jamais accueillie dans le système. J’ai été mise de côté.
Aujourd’hui, je n’ai plus aucun document (tout a brûlé dans un incendie), aucun revenu, aucun logement stable, aucun numéro de sécurité sociale.

Ma santé est en grand danger :

• J’ai perdu plusieurs dents, dont la dent de devant, ce qui me handicape chaque jour pour manger, parler, et simplement vivre,
• Je souffre de douleurs, d’épuisement, d’angoisse constante,
• Je suis isolée, sans soins ni solution.

Je demande avec tout le respect et la dignité possibles :

• L’accès à l’Aide Médicale d’État (AME),
• Une orientation rapide vers un suivi médical (via la PASS par exemple),
• Et un accompagnement vers la réouverture de mes droits.

Je suis prête à coopérer, à faire les démarches, à avancer. Mais je ne peux plus rester seule dans cette situation inhumaine. J’aurais dû être protégée, soutenue, considérée. Il n’est pas trop tard pour réparer une part de cette injustice.

Je vous remercie du fond du cœur pour votre attention, votre humanité et votre aide.

Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations respectueuses.